Je suis né un jeudi, au milieu de la nuit, le 21 mars de l’année 1985. Bien sûr, je ne garde aucun souvenir de ce moment, mais j’aime penser que le monde avait peut être déjà une petite idée de ce qui se dessinait.
Enfant, j’étais captivé par les crayons et les couleurs. Dès la maternelle, je passais de longs moments à imaginer et à dessiner des mondes pleins de vie, peuplés de personnages et de lieux aux couleurs vives, où tout semblait possible. En grandissant, cette passion s’est nourrie de chaque expérience, devenant mon langage pour explorer le monde. Dessiner était une manière de réinventer, de combiner et de créer, avec toujours en tête l’intention d’aller au-delà des images pour exprimer des idées. Ainsi est née mon approche du “croisement” : mélanger, détourner, observer, et surtout, donner à chaque œuvre la capacité de surprendre et de susciter une réflexion.
À l’adolescence, l’académie des Beaux-Arts de Tournai m’a ouvert de nouvelles portes. Entre les cours de volume, le dessin d’observation, le graffiti, et les longues discussions sur l’histoire de l’art, je découvrais un terrain de jeu immense où chaque technique ouvrait une nouvelle voie à explorer. C’était une période de découvertes et de liberté créative, et même si cette aventure ne déboucha pas sur une formation supérieure, elle laissa une empreinte profonde dans ma démarche.
J’ai conservé de la Belgique, une culture imprégnée de franchise, de convivialité et d’autodérision, où chaque idée pouvait être mise à l’épreuve avec légèreté, et où l’art pouvait se nourrir d’un mélange de sérieux et de spontanéité.
Les années suivantes, je les ai consacrées à l’animation et au travail social dans des quartiers en difficulté. Ces années de terrain m’ont permis d’intégrer pleinement l’art dans la vie quotidienne et de lui donner une dimension humaine, collective, où chacun pouvait s’exprimer. Que ce soit dans la création de fresques participatives, d’ateliers de création ou d’activités proches de l’art-thérapie, mon but était d’offrir un espace où chacun pouvait retrouver un peu de soi.
En parallèle, je me suis formé dans diverses disciplines, en animation et en techniques de peinture, afin de pouvoir adapter mon approche et de transmettre aux autres cette capacité à créer.
L’art est pour moi une rencontre. Ce qui me motive avant tout, c’est le lien humain, le partage, cette sensation de donner quelque chose d’utile et d’éveiller chez les autres le goût du beau et de l’esthétique. Mon intention est de susciter le meilleur chez autrui, d’ouvrir les portes de la créativité, et d’inspirer à chacun une nouvelle façon de voir le monde.
En 2015, un nouveau tournant s’est imposé. J’ai cofondé le duo DIZYGOTE KOLORZ avec Angélique Wuylens. “Dizygote” représente la dualité de nos personnalités complémentaires et parfois antagonistes, mais toujours bienveillantes. “Kolorz” évoque notre passion pour la couleur, cette pierre angulaire de nos créations.
Ensemble, nous mêlons nos inspirations et réalisons des œuvres à quatre mains : sculptures de totems, décorations d’espaces immersifs, et projets où l’art se mélange souvent au jeu, au travers du game design. En parallèle, nos compétences en communication et en intelligence collective nous permettent de concevoir des ateliers créatifs pour des partenaires locaux.
Dernièrement, la ville de Petite-Synthe nous a proposé une résidence artistique, prévue en 2025, pour raviver l’esprit de communauté au cœur de l’urbain.
Chaque projet trouve sa source dans mes racines, dans mes souvenirs et mes inspirations personnelles. Je puise beaucoup de cette richesse chez mes deux grands-pères, Paul et Lucien. Paul, artiste peintre et imprimeur, m’a transmis l’importance de la patience, du détail et de l’amour du geste. Lucien, commerçant et bricoleur inlassable, m’a appris la science du pratique, l’inventivité et l’ingéniosité.
Leur influence façonne encore aujourd’hui ma façon d’aborder le travail : avec minutie, mais aussi avec un esprit toujours curieux et ouvert à de nouvelles possibilités.
Aujourd’hui, mon travail s’oriente vers des productions plastiques, des fresques, des collages, souvent au croisement de l’individuel et du collectif. Mes intentions artistiques se concentrent sur le rapport entre l’humain, l’animal, et le vivant.
Dans chaque projet, je cherche à représenter cette interdépendance, en utilisant l’art pour sensibiliser et toucher.
Les enjeux écologiques, en particulier, sont une source constante d’inspiration ; ils m’incitent à explorer des idées nouvelles pour mettre en lumière la fragilité et la beauté de notre monde naturel.
Ma volonté est désormais d’investir un atelier stable, un lieu où l’on pourrait venir s’inspirer, s’imprégner, exposer, et où l’art pourrait toujours être au service de l’humain et du vivant.